Présentation
Que signifie votre nom de groupe In Fallow ?
Pierrick : « In Fallow » signifie « en jachère ». C’est l’image du champ qu’on laisse reposer pour qu’il redevienne fertile et que de nouvelles idées puissent émerger. Ce nom est directement lié à l’histoire du groupe : j’avais commencé à produire des morceaux chez moi, pendant que j’étais à l’école de jazz. À ce moment‑là, j’en avais marre du côté trop intellectuel de la musique, j’ai donc tout mis de côté pendant quelques semaines, y compris ma guitare… d’où le nom “In Fallow”. C’est l’idée de laisser les choses de côté un moment pour revenir dessus plus tard, avec du recul et un regard neuf.
Comment le groupe s’est formé ? Comment en êtes-vous venu à vous professionnaliser ?
Pierrick : J’ai fait un petit EP de chez moi, où j’expérimentais différentes esthétiques rock, avec des touches de folk ou de math‑rock. Puis, j’ai proposé à des amis de le jouer en live. C’est à la Haute Ecole de Musique de Lausanne que j’ai rencontré Leo, Lulu et Vincent, et que le projet est réellement né. Aujourd’hui, on est encore en phase d’émergence. Ce qui est justement enrichissant, c’est que chacun mène des projets parallèles. Léo est producteur et a son propre groupe de jazz « Bada Bada » ; Vincent est batteur pour des projets tels que « Louise Knobile » et « THE TWO » ; Lulu est bassiste dans plusieurs groupes, dont Hubris, où il amène une énergie plus post‑rock.
Leo : Pour compléter, nous travaillons justement à la création de notre premier album ensemble. À la base, nous avions simplement arrangé l’EP de Pierrick, puis nous avons pris goût à construire ensemble de nouvelles compositions et à les jouer ensemble. Ce travail se concrétise sur cet album.
Comment définissez-vous votre musique et qu’est-ce qui vous a poussé à choisir ce genre musical en particulier ?
Pierrick : Au centre de notre musique, il y a l’énergie du rock et des guitares. On pourrait dire que nous sommes un groupe rock‑folk, mais nous puisons aussi dans des influences plus larges, allant du post‑rock à des textures plus aventureuses, comme celles qu’on retrouve chez Hubris. Avec Léo, nous avions justement en commun une culture folk, et c’est ainsi que nous avons eu envie d’ajouter du chant à nos compositions.
Leo : Mettre des paroles est devenu naturel pour nous, car cela nous permet de nous approprier davantage les morceaux tout en créant un lien plus direct avec le public.
Lucien : A la genèse, nous étions davantage orientés math‑rock instrumental, mais nous tendons désormais plus vers la folk et parfois même la pop.
Quels artistes vous ont inspiré ?
Pierrick : On est beaucoup influencés par des groupes tels que Totorro, Delta Sleep, ainsi que par des artistes plus orientés folk‑pop comme Big Thief, Kate Davis, ou encore Radiohead.
Travail actuel
Sur quoi travaillez-vous en ce moment ? Quelles sont vos actus ?
Pierrick : Le gros projet du moment, c’est la finalisation de notre premier album, intitulé “Fragments”. Nous préparons sa sortie ainsi qu’un vernissage à Genève en novembre. À cela s’ajoutera un concert à Château‑Rouge en décembre, ainsi qu’une petite tournée pour le promouvoir.
Leo : Nous prévoyons aussi de dévoiler quelques singles avant la sortie officielle de l’album.
Quel(s) message/ émotion cherchez-vous à transmettre dans votre musique ?
Pierrick : Une sensation de sérénité, teintée d’une légère nostalgie. Et avec nos nouvelles compositions, on va de plus en plus vers quelque chose d’optimiste, où l’on retrouve un esprit de camaraderie.
Leo : Il y a surtout beaucoup de bienveillance.
Pierrick : L’EP était justement construit autour de ça : créer une musique instinctive, qu’on écrit sans trop réfléchir, juste pour qu’elle nous fasse du bien.
Quel genre de retour sur votre travail vous encourage à continuer ?
Pierrick : Quand des personnes nous disent après un concert que notre musique leur a fait du bien, qu’elle les a apaisés, qu’elle a ouvert une petite parenthèse où ils ont pu s’évader. Et puis, plus généralement, quand on nous dit qu’on a un univers original.
Leo : C’est extrêmement motivant de voir le public connecté à ce qu’on joue, qu’il danse, qu’il passe un bon moment à écouter. Voir que le public est heureux et s’amuse, c’est justement ce qu’on recherche à transmettre et partager en concert.
Lucien : Je me souviens d’une fois où quelqu’un nous a dit qu’on était « doués » pour construire des « build‑ups » (montées musicales). C’était à l’époque où nous étions plus orientés math‑rock, mais c’est quelque chose qu’on conserve encore aujourd’hui, notamment à travers des moments de transe et des ambiances post‑rock.
Si vous deviez collaborer avec un artiste actuel ou d'une autre époque ou discipline, qui choisiriez-vous et quel genre d'œuvre créeriez-vous ensemble ?
Pierrick : Une chanson avec Elie Zoé, qui nous a accompagné à Catalyse pendant l’une de nos résidences. C’est une figure majeure de la scène rock suisse, ce serait vraiment génial.
Leo : Ou encore avec Totorro, ce serait fun aussi.
Expérience à Catalyse
Que vous apporte le projet d'accompagnement P.A.C.T et la résidence à Catalyse ?
Pierrick : Tout d’abord, il y a eu la résidence ainsi que l’apport du regard d’Elie Zoé, qui nous a accompagnés pour affiner le set live : le son sur scène, la direction artistique générale, ainsi qu’une réflexion autour des textes. C’est extrêmement précieux de pouvoir dormir sur place pendant quelques jours, de s’immerger totalement dans la musique sans distraction :
Et plus généralement, nous avons pu répéter ici, disposer de locaux adaptés, et bénéficier d’un suivi de l’équipe de Catalyse pour nous épauler en communication, en booking, ainsi que pour la préparation de notre concert de vernissage.
Leo : C’est justement un des objectifs que nous nous sommes fixé : préparer au mieux le concert de fin d’année pour la sortie de l’album.
Pierrick : Et le tout en abordant ce travail de manière plus sereine, notamment du point de vue financier.
Avez-vous créé quelque chose en particulier pendant votre résidence à Catalyse ?
Lucien : On a beaucoup travaillé sur les nuances du jeu en live. Elie Zoé nous a montré à quel point c’était important de marquer les variations d’intensité et ça change réellement la dynamique du set.
Pierrick : Elie nous a aussi aidés à affiner nos sons de guitare, pour un meilleur rendu pendant le live.
Quels sont vos objectifs à la fin de votre résidence et de votre année avec le P.A.C.T ?
Pierrick : C’est assez clair pour nous, célébrer la sortie de notre album entourés de tous nos amis de la région et d’ailleurs. Nous sommes impatients de vous annoncer où aura lieu cet événement, ce sera en tout cas dans la région de Genève.
Vision future
Comment voyez‑vous l’évolution de votre travail dans les prochaines années ? Quels sont vos objectifs à moyen et long terme ?
Pierrick : Moyen terme, notre objectif est de faire vivre notre album, de le jouer un maximum en concert, de le faire découvrir à un public de plus en plus large. C’est aussi l’occasion de créer des liens avec de nouveaux artistes, à l’échelle régionale et suprarégionale. Et à plus long terme, nous voulons continuer à créer, à composer… Nous avons déjà beaucoup d’idées en réserve pour un deuxième, voire un troisième album.
Quel est l’endroit où vous rêvez de jouer ?
Lucien : Le Sunset Festival à Jonzier est un lieu mythique, ça serait super. Et jouer un jour à Paléo, ça ferait plaisir !
Pierrick : Faire une Audiotree Live Session serait un défi incroyable.
Où peut‑on suivre vos actualités et écouter votre musique ?
Pierrick : Pour nous écouter et nous soutenir, rendez‑vous principalement sur Bandcamp, où vous pouvez découvrir, écouter et acheter nos compositions ainsi que nos futurs vinyles, t‑shirts et autres goodies.
Nous sommes également disponibles sur toutes les plateformes de streaming : Deezer, Qobuz, Spotify. Pour suivre nos actualités, retrouvez‑nous sur Instagram, Facebook ainsi que sur TikTok où nous partageons quelques vidéos.
Auriez‑vous un conseil à donner à un·e artiste qui se lance dans la musique ?
Pierrick : Se construire un groupe, un crew, est peut‑être encore plus important que de pratiquer son instrument régulièrement. Avoir des personnes avec qui créer, composer, construire, partager… c’est super. Et surtout, ne pas travailler uniquement seul dans sa chambre. Parler de sa musique, la jouer, la partager, construire peu à peu un cercle, une petite fan‑base, s’entourer d’autres artistes pour s’inspirer, collaborer et s’entraider.